de Cusco à Puno

10h15. Nous partons tard de Cusco. Le temps de récupérer l'argent qui devait payer notre voyage à Machu Picchu.
La route descend pendant plusieurs kilomètres pour quitter la ville. Il nous faut juste zigzaguer entre les collectivos, ces petits bus qui desservent les villes et les quartiers péruviens.
Si la pollution par les déchets le long des rues n'est plus à décrire, celle des véhicules fumant aussi noir qu'un boulet de charbon est largement à dénoncer. On en prend plein les poumons. C'est bien la peine d'être à plus de 3000m d'altitude pour respirer le mauvais air.
Ensuite la route valonne.


Au marché d'Urcos ça bosse dur!!!

67 km plus loin, après un arrêt le midi sous la pluie à Urcos, nous ferons notre premier bivouac non loin de la rivière, dans laquelle nous étrennerons notre filtre à eau.
Tranquille, tranquille (ici faut le répéter 2 fois pour être sûr), bien cachés de la route par une bonne haie d'eucalyptus, nous y passerons une bonne nuit bien sereine.



Le lendemain, nous nous donnons l'objectif de rejoindre Sicuani une ville de moyenne importance. La route grimpe et descend toujours. Vers 13h nous sommes à Checacupe. La pluie commence à tomber et c'est l'heure de se restaurer.
Après avoir ausculté les marmites crados emplies de tête de moutons d'une table d'hôte très traditionnelle, je ne sais pas pourquoi mais Anne-Marie préfère tenter un Nième poulet/riz.

J'adore les poules, tout le monde le sait!!! mais les pattes dans la soupe...

C'est un peu comme à la cantine, le même menu revient souvent. Faut dire qu'on tient à nos boyaux, alors tant pis pour le poulet mais c'est plus sûr.


La pluie nous accompagnera jusqu'à Sicuni. A l'entrée de la ville, nous tombons sur un chouette de carnaval où une multitude de groupe d'enfants et ados bien colorés défilent au son d'une musique assourdissante.


La ville elle, n'a rien de folichon. Nous y choisirons un hôtel très convenable pour 8€ pour bien nous reposer.



Le lendemain, le ciel n'est pas plus encourageant, mais le sol est sec. C'est parti pour une grimpette jusqu'à 4300m. La sortie de Sicuani est un peu épique puisqu'elle nous fera passer par le marché du samedi. Les rues sont défoncées à souhaits. Vive nos amortisseurs!
Motivés nous sommes et la route n'est pas si mauvaise.


Notre passage dans la petite ville de Chectuyoc, nous laissera un bien mauvais souvenir. Voilà que Pioux décide de servir d'âppat à un p…. de clebs.
Alors que je venais de lui passer devant tranquille, d'un coup il s'est abattu sur ma chère et tendre.
Tendre qu'il devait la trouver, suffisamment pour lui laisser quelques traces de crocs dans le peu de gras qu'elle a à offrir. Heureusement que 2 couches de vêtements ont atténué l'effet.
Le pire c'est que ce co.. de chien avait un co…rd de proprio qui est resté stoïque en continuant de vider sa bagnole avant de rappeler son molosse et de s'enfermer chez lui.
Après quelques soins sur le bord de la route, nous tenterons de faire bouger 2 nanas flics de quartier sans succès. Parce que vous comprenez, ça n'est pas de leur ressort mais de celui de la police nationale qui se trouve à 5km dans la direction opposée à la nôtre.

Pourtant c'est pas ce qui manque à croquer...

Que faire si ce n'est pas grand chose d'autre que de pester tout du long de notre route. Heureusement qu'Anne-Marie s'en tire sans trop de gravité. (que l'on se rassure tout va bien aujourd'hui).
La route grimpe sans cesse encore une fois. Pioux commence à ressentir quelques effets de l'altitude dès 3800m. La respiration n'est pas aisée.


Nous grimpons tout doucement jusqu'à Agua Calientès. Ces sources d'eaux chaudes pouvant atteindre les 40° dans certains bassins sont bien connues des Péruviens. Comme il est midi, le ciel nous remercie en nous arrosant encore un peu. La morsure de Pioux et les Péruviens qui viennent en nombre prendre leur bain annuel ne nous encouragent guère à tester ces eaux bouillonnantes. En plus ça caille fort. A l'extérieur, il fait 5°.

A table!!!

On préfère se régaler d'une bonne truite cuite dans ces fours à bois et faire quelques emplettes bon marché pour se réchauffer de poil d'alpagas.


Il nous faudra encore 15 km pour arriver au col. Passer le péage, les 6 derniers km seront difficiles pour la miss qui peine à respirer. Mais nous y arriverons une fois de plus aux 4300m.



Pour tous les deux, c'est aussi les muscles des jambes qui crient famine en oxygène. Enfin on y est arrivés. La descente sur l'altiplano est magnifique. Elle sera toutefois un peu gâchée en bas par deux ou trois clébards n'aimant pas les cyclistes.
Le soleil refait un  peu son apparition. Il est 5h, et nous ne savons pas exactement à combien de km nous sommes de Santa Rosa.
Un coin nous tend les bras pour un bivouac assez froid. C'est décidé, on plante la tente avant la tombée de la nuit.


Au matin, réveillés à 6h, on remballe tout et c'est reparti. Il fait 5°. Le ciel est dégagé et la route descend légèrement. Ça roule bien et au fur et à mesure la température augmente pour atteindre  les 20° en milieu de journée.



L'altiplano est envoûtant par sa grandeur à si haute altitude et on ne s'y ennuie pas vraiment car nous y croisons beaucoup de vie agricole et surtout d'élevage bovins et ovins. Pour ce qui est des lamas, c'est comme pour les ours au Canada, nous n'en croiserons qu'au soir de ce 3e jour.



Pour une fois nous rencontrons des péruviens qui s'intéressent un peu à nous, comme ces deux frères qui sont juste venus nous voir pour qu'on les prenne en photo sans rien demander en retour qu'une poignée de main ou ce vieux intéressé par nos vélos.

Ici, un des fameux taureaux...
Là, on n'est pas sûrs que mémé est été une peau de vache.

Nous passons  à Pucara pour y admirer cette magnifique église dont les grilles sont ornés de taureaux, emblème de la ville. Avant les conquistadors, les vases d'offrandes étaient représentés sous la forme de lamas, ensuite ils prirent la forme de taureaux symbolisant la force et la bravoure.


Une école et devant la cour...

Nous finirons après 100 km de pédalage au km 1264 par un bivouac tranquille au milieu de bouses de vaches. Soyons bucoliques, le coucher de soleil fut magnifique.
Le proprio du terrain passant par là est venu s'intéresser à notre équipement, curieux de voir comment 2 fous pensaient passer la nuit sous des cieux annoncés très mauvais.
Finalement, nous n'avons qu'une flopée de paparazzis car durant la nuit seuls des flashs à l'extérieur de la tente, sans coup de tonnerre nous ont un peu dérangé pendant le film de 20h. Un navet qu'on avait déjà vu donc sans importance.


Le lendemain matin c'est le soleil qui nous accompagnera jusqu'à Puno. en chemin, nous ferons encore de belles mais brèves rencontres avec des écoliers s'en allant en classe sur leur vieux biclous.

Juliacaca


La traversée de Juliacaca est vraiment difficile.




Je crois qu'on peut lui décerner le prix de la ville la plus sale du Pérou.
Du début à la fin, vous n'avez qu'une envie : la fuir! Les rues sont dans un sale état, jouant entre de nombreux trous et de la boue un peu partout.


Quand à l'odeur, on est triste de ne pas pouvoir vous la faire partager. Un mélange de décharge et de cadavres en décomposition additionné de gaz d'échappement.


Le comble c'est qu'à la sortie elle est dotée d'une superbe belle et moderne université qui tranche bien avec le reste de la ville.


10 km avant Puno, c'est le seul moment, jusqu'ici, où nous serrerons les fesses sur la route. Elle monte bien, n'a pas de bande d'arrêt d'urgence et elle est pleine de virages sans visibilité.
Là par 2 fois, c'est sur Patrick que les bus ou camions se sont rabattus un peu trop juste.
Pas de casse heureusement.


On pourra admirer les prémices du fameux lac Titicaca.
On termine la descente dans la ville sous la pluie. Pas de chance. La ville ne semble pas très belle. De petites rues étroites, une circulation très dense ne sont pas trop rassurantes à vélo.
Le temps de repérer un hôtel pas trop cher et confortable et nous voilà bien installés à Puno.

Que dire de Puno?


Une ville pas franchement belle, touristique parce qu'il y a ces fameuses îles de paille prêtent à mettre sur la paille le touriste du coin. Rien d'autres. Ses rues sont étroites, encombrées, en travaux, une horreur à vélo comme à pieds.

Ou alors choisir une solution plus romantique en y allant en pédalo...

Nous ne choisirons pas de visiter les fameuses îles. Tous les blogs rapportent la même chose, c'est bô mais on est pris en otage voir pour des pigeons... Merci à tous de nous éviter de tomber là dedans.

Chucuito

Vu sur le lac Titicaca. D'ici, on pouvait repousser l'ennemi Chilien en le surveillant de loin.

Du coup, on se fera une petite virée à  Chucuito en collectivo où nous tiendrons à 26 à l'intérieur. Si, si! ça se peut!!

la preuve !

Sympathique et reposante avec une petite trucha à la plancha sur la place de armas sous le soleil.

A la sortie de Chucuito

Petite bourgade mais propre. Ce devrait être un exemple pour le Pérou

Coup de chance en rentrant à Puno, sur la place de Armas (ben oui ici c'est simple, toutes les places de villages ou de villes s'appellent comme ça), nous assisterons là aussi à un carnaval en plus grandiose qu'à Sicuani.




Le lendemain, on file sur Juli et la Bolivie...


A savoir


A la sortie de Juliaca, il a un gros tronçon, genre voie rapide, interdit aux vélos. Ne vous gênez pas, prenez le quand même. La police nous a vu , nous y a croisés même sans rien nous dire... forcément y a rien d'autre pour poursuivre la route.

Avant Puno, les 10 km de montées n'ont pas de bande d'arrêt pour rouler à vélo. C'est chaud. Seule partie dangereuse que nous ayons rencontrée jusqu'ici

A Puno
Notre hôtel, Vylenai, se trouve dans la rue de gauche quand on est face à la cathédrale, (place de armas) rue qui se trouve à droite du palais de justice. Hôtel correct moins cher et équivalent à son confrère Tayka. Patronne souriante. Petit dej en sup. 

Bien manger dans un endroit sympathique avec de la bonne musique. Allez au bar/restaurant Ecco's. Il se trouve dans la première rue sur la droite, dans la rue piétonne en partant de la place de Armas. Montez sur la mezzanine pour manger dans des canapés confortables...
Bivouacs
- au km 1034 après les premiers arbres descendre par la vielle ruine. Attention aux trous de plantation d'eucalyptus. Il y a 2 a 3 possibilités pour planter la tente au sec!
- Sicuani
Hôtel Qorichaskas
calle manuel Callo Zevallos
- 3e jour un bivouac après un petit village et 2 à 3 km avant Santa Rosa
- 4e bivouac au km 1264 dans le creux de la route à gauche. Le proprio vous rendra sûrement visite mais pas de souci.






















7 commentaires :

  • Mouline | 13.9.14

    Wahou encore de belles sensations fortes entre la circulation de certains pilotes et les p#*$#*¤ de clébards. Tu aurais du lui mettre un bon coup de bombe a ours! Et même a son proprio! Heureusement pas une profonde morssure et apparemment ça va mieux et tant mieux! Dommage qu'avec ces superbes paysages et costumes en couleurs des habitants, les villes de soient pas à la hauteur. Mamoon, si tu raffoles tant des pattes de poulets, tu pourrais aussi en garde une pour en faire un porte clé bonheur...ou un collier....
    bonne continuation et bon courage pour la suite. Gros bisous a vous.

  • Anonyme | 14.9.14

    Enfin, j'ai repris le temps de vous "suivre" sur Google maps de façon à compléter mes connaissances géographiques .. et surtout vos reportages, toujours excellents.
    Voyons.. si vos parcours USA / Canada nous permettaient de découvrir l'intégralité des nuances de bleu et de vert, la nature et l'urbanisme péruviens sont décidément dans le domaine des gris et des bruns sur lesquels tranche l'explosion de couleurs des costumes.. quelle merveille! Peut-être que quand l'environnement est finalement assez monocolore, l'homme éprouve le besoin de se venger!
    J'ai suivi la route 3S vers Urcos, croisé la station service Custer, une nature aride, gris-vert, quelques extraordinaires agaves. Pas vu de chien, ni à Andahuiaylillas (où, en revanche une fresque murale conseille "Cuidemos el agua = prenons soin de l'eau" et recommande aux enfants de ne pas utiliser l'eau potable pour arroser les plantes), ni à Urcos (où m'a-t-il semblé, beaucoup de maisons sont construites en "parpaings" de terre ou de pisé, peut-être, et couvertes de tôle ondulée. ). J'ai bien sûr fui Juliaca, si justement baptisée par vos soins Juliacaca. Pétard que c'est moche et qu'on est loin de la magie imaginée du lac Titicaca!!

    Pour compléter le conseil de Mouline avec sa bombe anti-ours, je propose une solution plus écolo : chaque matin, enduire chaque partie de son corps d'huile, puis saupoudrer soigneusement les mêmes parties de poivre concassé finement; compléter ce dispositif en attachant une saucisse à l'arrière du vélo.. !
    Bises,
    Gala

  • Laurent | 15.9.14

    OOHHHH ! La vache, la morsure du chien ! En plus de ça, à vélo couché, on se sent encore plus démuni étant, à contrario du vélo droit, allongé et donc plus bas, les jambes devant ne pouvant pas servir à grand chose...Je suis un adepte de la barre de fer ou du bout de bois dans le museau mais sur vélo couché c'est presque impossible de pouvoir frapper vers l'arrière sans risquer la chute. Car ces saletés d'animaux attaques par derrière ... La bombe Lacrimo pourrait être efficace mais le cycliste étant à la même hauteur du chien , on risque un auto-Gazage !
    Certains cyclistes autour du monde semblait dire qu'il s'arrêtaient net et qu'il faisaient face aux chiens et que ceux-ci avaient tendance à faire demi-tour... Comme souvent dans ces cas-là, c'est plutôt le proprio qu'il faudrait aller voir...OK ...OK ....On est au Pérou ...

    Ne voyez pas dans mes écrits une quelconque animosité envers nos amis les chiens; j'ai moi-même un petit chien à la maison mais lorsqu'on voit la morsure, on a que deux réflexes: accélérer et se défendre !

  • Anonyme | 15.9.14

    Ce matin, cerveau traversé par une remarque d'une profondeur vertigineuse en pensant à vous.. "ce que c'est que d'être de vrais mordus de vélo".. bon, OK, vous avez le droit de me coller un carton rouge!
    Petit topo sur le lac Titicaca, traversé en son milieu par la frontière entre Pérou et Bolivie:
    Situé à 3812 mètres d'altitude et d'une profondeur moyenne de 107 mètres, il est considéré par les quechuas et les Aymaras comme le berceau de la vie, d'où le dieu Viracocha serait sorti pour créer le monde. En 1978, une réserve écologique y est créée afin de protéger sa faune endémique et, notamment, une grenouille géante pouvant peser jusqu'à 3 kgs (on ne saurait donc que conseiller à Anne Marie de se méfier des batraciens susceptibles de la repérer..). A cette altitude, le lac a deux effets majeurs : adoucir le climat et permettre le maintien de l'agriculture. Ses île flottantes constituées du roseau "totora" sont évidemment très célèbres.. mais aujourd'hui pratiquement entièrement centrées sur le tourisme . Même si ce dernier permet le maintien d'une population surtout issue de la région de Puno tandis que les populations d'origine ont disparu, les habitants actuels ne se voient reconnaître aucun titre de propriété sur ces terres flottantes.
    Pour ne rien vous cacher, d'autres îles sont situées surtout du côté péruvien.. et les photos donnent envie d'une visite, lors d'une escale pendant la traversée du lac. Avec 190 kms de longueur du Nord au Sud, il y a le temps.. même si la traversée Puno - Copacabana (la ville d'entrée en Bolivie est nettement plus courte.
    Bonne navigation,
    Gala

  • Zwoofff | 17.9.14

    @Mouline
    Oui la bombe à ours pourrait faire effet mais ici ils ne connaissent pas dommage. On utilise depuis la technique du manche à balai sur le museau, ça peut aller...
    Pour la patte de poulet dans le potage, Anne-Marie profitera de la recette pour vous la resservir un de ces week.
    bises

  • Zwoofff | 17.9.14

    @Laurent
    Oui la technique de l'arrêt ou du bâton semble marcher mais devant un chien qui ne bouge pas quand je passe et profite sans aboyer pour sauter sur Anne-Marie, l'effet de surprise fut d'autant plus mordant.
    Et comme tu dis, on aurait préféré qu'il morde une vache...

  • Zwoofff | 17.9.14

    @Gala
    Je vois que maintenant tu te sers de notre blog pour étaler tes phantasmes. Demande donc à Pascal de t'enduire le corps d'huile et de poivre concassé et passez une bonne "Hot-dog night". Pour ce qui restera de la saucisse, y aura plus qu'à l'attacher à l'arrière de la Chrysler.
    Nous on préfère peut être une vie nomade mais pas une chienne de vie.
    Bon tu as de bonnes idées le matin de bonne heure alors pas de carton rouge cette fois.
    Copacabana est déjà derrière nous mais on en parlera dans un prochain article que vous lirez pendant que nous pédalerons plus au sud. Pour parler d'île sur le lac, nous vous raconterons aussi l'isla del Sol... une chouette de visite.

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