Nasca - Nazca

Cette fois, le voyage en car de chez Cruz del Sur s'est un peu mieux passé. Le bus était pratiquement vide et le steward plus sympa. On nous passa encore un film, mais cette fois le son était supportable. Nos 2 vélos ont voyagé ensemble, ce qui n'était pas pour nous déplaire.
A Nasca, un taxi payé par le backpacker nous attend. La ville n'est pas si grande et en 5mn nous sommes rendus à notre lodge.
Jefrey, le chauffeur, parle un peu français. Il est plutôt jovial et le contact passe bien. Il nous propose "discretos", un bon tarif pour visiter les lieux touristiques en "solo".

Après vérification dans diverses agences, c'est ok pour nous! Le rendez-vous est pris avec notre ami Jo le taxi; "Tranquille, Tranquille" comme il aime à répéter.
Pas de chance, le lendemain le temps n'est pas beau. Tans pis! Tranquille, tranquille, on remet ça au lendemain et du coup on en profite pour sortir les vélos des cartons. À un moment donné, il va bien falloir qu'on arrête de fainéanter et se remettre à pédaler.


On est dimanche et comme dans beaucoup d'endroits dans le monde, en dehors de la messe, c'est le jour du marché. Toutes les âmes qui vivent aux environs sont descendues à la ville.



Multitude de couleurs sont sur les étals. Des légumes et surtout des fruits dont on ne connait même pas le nom. La viande faisande un peu à l'air "frais". Ici, pas de chambre froide ou de commission d'hygiène. Pas trop de mouches cependant, même au rayon poisson.



On se régalera d'un miel succulent qu'une petite vieille sort directement de la ruche et comme en plus d'être bon, c'est un anti bactérien, ça ne peut que nous faire du bien.
Beaucoup de gens circulent. Nous sommes les 2 seuls touristes. La mendicité n'est jamais très loin et le plus pauvre donne au plus pauvre que lui.


On y croisera même un saxophoniste qui soufflait un peu, histoire de gagner quelques soles. Peut être qu'il me restera cette possibilité si on manque d'argent à notre retour.
Nasca est au beau milieu d'un désert. Tout autour, du sable et des cailloux. Pourtant, il y a une nappe phréatique juste en dessous de la ville. L'eau descend de la montagne pour la remplir. On s'en étonne encore puisque nous verrons plus tard que la montagne au dessus est aussi désertique qu'en bas.
La distribution de l'eau par la région, n'est autorisée que durant 2h le matin et 2h l'après midi. Pour contourner le problème, beaucoup se sont fait creuser un puits pour tirer l'eau 15 à 20 m en dessous.
La préservation de la nature et des ressources sont loin de préoccuper le péruvien lambda. Comme dirait Noé," après moi le déluge", sauf qu'ici, rien qu'une petite rincée leur ferait du bien. Il pleut à Nasca seulement 1/2h à 2h par an.

Plaza de Armas

Nasca est une ville comme toutes les villes péruviennes que nous avons croisées. Dans l'ensemble c'est crado de chez crado. C'est vrai, nous voyageurs, on veut souvent ne montrer que la beauté des choses, mais il est bon de voir l'envers du décor. On vous placera de temps en temps la réalité en face des trous.


Rien de crado ici, juste les nouveaux costumes péruviens... Non, Gala je ne le mettrais pas!!!

L'auberge backpacker où nous logeons est vraiment très classe pour pas très chère. Le sérieux et la propreté intérieure sont irréprochables.
Son plus gros défaut est sa situation : dans une petite rue non loin du centre, parfait, mais elle est une sorte de repère pour les chiens du quartier et un coin de  beuveries  passé 22h, pour quelques paumés si bien que les nuits furent bien mouvementées!

Ok, là les chiens sont juste en dehors du cadre...

A 18h21, comme on s'ennuyait un peu, la ville de Nasca nous offrira notre premier tremblement de terre version "ça secoue bien dans la maison."
 Au début nous avons cru qu'une voiture ou un bulldozer était rentré dans l'immeuble, puis les murs et le plafond se sont vraiment mis à bouger dans tous les sens.

Trop fort! on ne voit même pas les vibrations sur la photo...

Là, c'est un peu sauve qui peut. Mais par chance pas de dégâts, une simple coupure d'électricité rétablie 10 minutes plus tard.
Aux infos, ils annonçaient 6,6 sur l'échelle de Richter! bien que Richter depuis qu'on en parle, avec tous ces tremblements, il a dû en redescendre…
Le lundi matin 9h, c'est parti pour un tour complet des curiosités environnantes. Tranquille, tranquille!


Quelque soit l'endroit visité, nous ne croiserons personne. Incroyable. La plupart des touristes passant par là seraient-ils seulement addicts du survol en avion? C'est ce qu'on appelle survoler vite fait un sujet intéressant. Tant mieux pour nous. Tranquille, tranquille!


Les ruines de Cahuachi.
La visite des pyramides est assez instructive sur la façon dont vivaient les ancêtres des incas.

Pour celle-ci, y a encore du boulot

Seule la plus grande pyramide en état de restauration est réellement visible, les autres se devinent.


On peut aussi y découvrir quelques puits à nourriture pour les mois de vache maigre.

Ensuite direction le cimetière à momies celui de Chauchilla.

Toujours pas un touriste...

Un site, qui comme tant d'autres, fut pillé pour assouvir une bourgeoisie certaine, prête à exposer des trophées venus d'un peu partout dans leur petit boudoir, histoire d'épater leur amis.


Résultat, une perte inestimable pour l'Histoire pour assouvir la frime de quelques uns.
Le cimetière mesure approximativement 3km de long sur 500m de large.


Les pilleurs sondaient le sol,  puis déterraient les cadavres pour les balancer à même le sable afin de s'emparer de quelques poteries. De nombreux os jonchent encore le sable. Comme quoi, ça fait longtemps ici qu'on balance tout et n'importe quoi, n'importe où!
Conscients de cette richesse, les péruviens ont enfin pris en compte la nécessité d'arrêter le massacre. Peut être est ce parce qu'il n'y a plus rien à piller.

Reggae night!!!

Les archéologues ont remis en état, une dizaine de tombeaux avec quelques momies qui restent assez intactes grâce au climat très sec qui règne par ici. On a même pu y retrouver une lointaine descendance de Bob Marley. La momification ici ne prenait que quelques jours. Aujourd'hui ça pourrait faire encore succès, même si la mère Lauder et Clarens s'en occupent déjà.

La visite se poursuivit par les aqueducs de Cantallocc.


Un système ingénieux pour l'époque et qui fonctionne encore pour canaliser l'eau et la porter au village du même nom. Moins pratique que d'ouvrir le robinet, mais c'est déjà ça. Des trous en forme de colimaçon sont régulièrement disposés le long de cet aqueduc terrestre.


Ils permettent une aération et une surveillance de la qualité de l'eau qui est d'une limpidité étonnante. Encore aujourd'hui, des hommes s'engouffrent dans ces tuyaux de pierres millénaires pour les nettoyer, une fois par an.


La meilleure solution est encore de couvrir le type d'une peau de lama bien touffue puis de l'accrocher à une corde. Vous passez la corde à l'autre bout du tunnel et vous tirer fort, très fort. Eh hop! un écouvillon à la Mc Gyver.
Tous ces cadavres et cette flotte, nous ont mis en appetit! eh puis c'est l'heure, l'estomac réclame.

Un petit menu dans une gargote sur la Plaza de Armas avec Joe le taxi et nous finissons la journée par un tour pédestre des lignes de Nasca.


Des tracés très rectilignes qui convergent vers la montagne environnante que nous pourrons observer du haut d'un monticule naturel. De près, ça ressemble à de vieux chemins creux d'environ 5 cm de profondeur sur 80cm de large, nettoyés de tous cailloux. Ils sont restés ainsi depuis des millénaires, malgré les séismes et les bizarreries de la météo, sans que jamais personne n'en décrive le sens.


Par supposition, le plus tangible serait un rite religieux et à force de trainer la savate, ça laisse des traces. Reste le mystère de ces lignes vraiment rectilignes sur des distances assez longues. Ce dont on est sûr, c'est que pour tracer des lignes aussi droites, c'est que le pisco n'était pas encore inventé.
On peut aussi y observer des dessins pas si extra-terrestres que ça, puisqu'on les retrouve aussi sur d'anciennes poteries. Un colibri, un singe, un arbre, un piou-piou ou un cactus selon le sens où l'on le regarde. Bref, la vie des animaux version Incas.


Pour mieux les observer, nous ferons une grimpette sur le fameux mirador qui s'est révélé moins branlant que celui d'Arcachon. Une journée sympathique!
Au retour, nous traînerons dans la rue de Lima à Nasca, pour faire quelques courses, car notre prochain trajet s'annonce rude et sans grandes possibilités de ravitaillement.


On n'oubliera pas le sachet de feuille de coca, sans le cola, car plusieurs passages à plus de 4000m sont prévus et il parait que ça aide. Voilà qu'on va se transformer en ruminant.

Demain, direction Cusco, à 650km de là. Debout tôt pour échapper le plus possible à la chaleur. Eh c'est parti pour de nouvelles aventures comme aime me le répéter Pioux surrnommée Anna-Maria par ici.

A savoir


Nasca Lodge
Très propre. Les chambres sont nettoyées et les serviettes de toilette changées chaque jour. On peut y faire laver son linge, stocker les vélos . La gérante est efficace pour donner ou trouver des infos pratiques.
Le petit déjeuner est en sup.

Taxi
Demandez Jefrey à l'arrêt de bus de Cruz del Sur. C'est son repère....

2 commentaires :

  • Laurent | 31.8.14

    Oui, vous avez tout à fait raison, pour ce faire une idée des mentalités, des façons de vivre des gens et d'une culture, il faut voir l'envers du décors et ne pas se contenter de ce qui attire l'oeil en brillant de manière fausse. C'est indispensable selon moi ! Inutile d'aller trop loin pour voir se spectacle de dépotoir à ciel ouvert (quelques 3000 kms à l'Est de la France) ...Nous avions un peu la même mentalité chez nous aussi avant qu'il n'y ait un service de ramassage des ordures, de trie sélectif(bien plus tard) et de sensibilisation de la population...

    Pour la feuille de Coca, je crois savoir que son utilité n'est fonctionnelle que si elle est ingéré régulièrement et non ponctuellement pour une éventuelle ascension ...En clair, il faut en manger tous les jours durant votre séjour proche de ces plateaux d'altitude...

    Très belles photos, on est dans l'ambiance des routes sauvages et défoncées des cols des Andes...

    Laurent

  • Zwoofff | 31.8.14

    @Laurent
    On peut effectivement trouver plus prêt. Pire, je ne sais pas. Peu importe à mon avis. si ça a existé en France, ce n'était certainement pas du temps du père de mon arrière-grand-père. A ce jour, quelques soit le pays, ça ne devrait plus exister. Ils savent vite se mettre au goût du jour avec téléphone portable, wifi et internet alors qu'un minimum d'hygiène n'est pas acquis...
    Pour la feuille de coca, je ne sais pas. Perso je n'en ai pas encore pris bien qu'on soit passé finalement plusieurs fois à plus de 4000m. Anne-Marie a testé et elle a ressenti certains effets .A suivre dans notre prochain article.
    Merci! ( pour les photos). Pour l'instant ce sont celles d'en bas.
    Bonne route à vous deux au Canada

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