Dimanche 27, Nous attaquons la mythique route 66 à Kingman.
Une route qui n’a plus que 2 ou 3 voies mais qui reste assez large. Faut avouer qu’on s’attendait quand même à une route un peu plus pittoresque. Très peu de panneaux marqués « Road 66 » et pas un marquage au sol avec le fameux écusson.
Des bickers, qu’on salue du V des motards et qui nous répondent mais aussi des voitures peut être en plus grand nombre que les bickers.
A 44 km de Kingman, nous faisons un arrêt à Hackerman, lieu de légende et touristique. Je vous laisse admirer les photos qui parlent d’elles mêmes.
A 44 km de Kingman, nous faisons un arrêt à Hackerman, lieu de légende et touristique. Je vous laisse admirer les photos qui parlent d’elles mêmes.
Quelques Américains curieux de nos montures et éberlués devant notre parcours viennent nous voir. On aura même droit à quelques présents porte-bonheur : 2 petits martiens verts. Sainte soucoupe, priez pour nous!.
La route commence à grimper tout doucement mais nos vélos nous semblent aussi lourds que des enclumes. Nous finirons par faire 82 km pour rejoindre Peach Springs.
Peach Springs est au beau milieu d’une réserve indienne « Hulapaï Reserve ». Franchement, on n’aime pas ce terme de réserve. Ça fait parc à bestiaux et sincèrement ils ont autant de droit que les autres de vivre pleinement sur ces terres sans qu’on les enferme dans un enclos virtuel.
Cela dit il y en a bien une qui mériterait d’être enfermée. C’est la réceptionniste du seul motel de la ville qui vous accueille avec un sourire en coin en vous annonçant que camper dans la campagne serait dangereux, risqué (tiens??? ils scalpent encore les indiens?) ou alors avec un sourire encore plus grand vous annonce que vous pouvez coucher dans son motel tout moche pour la modique somme de 125 € + les taxes. Ben voyons Madeleine…
Allez on fout le camp d’ici…. heu, oui mais on est cassés et pas assez riches. Ces 80 km nous ont un peu scié les jambes faut dire.
Le seul camping de cette route 66 est au Grand Canyon Caverns » 12 milles plus loin soit 20km. Alors on se plante sur le bord de la route en espérant qu’un pick-up ait pitié de nous. Nous sommes assis sur le bord de la route à la sortie de la ville, devant une côte qui franchement nous casse le moral rien qu’à la regarder. Dans notre dos, un temple… A gauche… sœur Anne ne voit rien venir…
Si une voiture s’arrête près du temple. C’est le pasteur et sa famille… Hello, comment ça va…
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| Le pasteur Steve Deford |
On lui raconte un peu notre désarroi et d’office, il nous offre un emplacement près du temple pour y planter la tente. Youpi! C’est un terrain privé personne ne nous dira rien.
Curieux, nous assistons à son sermon. Etonnant et amusant. Chacun peut à son tour, s’exprimer en public pour raconter sa journée, ses bienfaits ou ses malheurs. Tout se passe bon enfant.
La plupart de ses paroissiens est d’origine indienne. Chacun, à l’entrée, nous salue, vient nous serrer la main et s’inquiéte de notre bien être. Vraiment une ambiance bonne famille, conviviale.
Le sermon aidant, finalement, le pasteur nous offrira de dormir dans la salle de classe qui fait aussi office de cantine pour passer la nuit. Toujours pas de tente à monter et une nuit au chaud. Vraiment sympa ce pasteur.
Le plaisir des rencontres, on vous le dit… notre voyage commence décidément très bien.
Autre particularité de la route 66 c’est qu’on longe la voie ferrée et qu’il y passe un train toutes les 5 mn. Pas un train de banlieue, non, un train du genre 120 a 140 wagons. Le plus terrible c’est qu’ils trouvent amusants de klaxonner à chaque passage à niveau. Comme si on ne les entendait pas arriver d’assez loin. Bref, heureusement qu’on n'a pas passé la nuit dans cet hôtel de voleurs, parce que payer 125 $ pour entendre siffler le train, en dehors de s’appeler Richard Anthony, y a de quoi scalper la réceptionniste.
Le lendemain matin nous aurons le droit à la douche de l’école et Anne-Marie pourra même reprendre du service, devant une classe à faire rêver tous les instits… 4 élèves. Cool!!
Quizz du jour |
| Anne-Marie chante une chanson enfantine... laquelle? |
Au matin, nous reprenons la route pour Seligman.
60 km de route qui monte et qui descend. Heureusement nous aurons le vent dans le dos. Faire la route 66 dans l’autre sens aurait été une folie. Parfois il y a des rafales de vent qui rendent difficile la conduite du vélo.
À la pause de midi, nos vélos posés sur leur béquille se retrouveront par terre. Pas besoin d’atteindre la patagonie pour se choper des vents à décorner les vaches.
Les températures sont meilleures pour rouler, dans les 24 °, s’il n’y avait pas ce foutu vent, tout serait parfait dans ces paysages dignes des plus grands westerns.
Elle chante Frère Jacques, cette Sainte Nitouche?
Gala
Ah que c'est beau la littérature, quand on y trouve de quoi commenter votre récit. Aujourd'hui, je vous offre un petit dialogue extrait d'un texte de Diderot, en son chapitre "Supplément au voyage de Bougainville"! Bonne lecture :)
A : Cette superbe voûte étoilée, sous laquelle nous revînmes hier, et qui semblait nous garantir un beau jour, ne nous a pas tenu parole.
B : Qu'en savez-vous?
A : le brouillard est si épais qu'il nous dérobe la vue des arbres voisins.
B : il est vrai, (.....). Il faut attendre.
A : En attendant, que faites-vous?
B : je lis
A : toujours ce voyage de Bougainville?
B : toujours
A : je n'entends rien à cet homme-là (....) que pensez-vous de son Voyage?
B : Autant que je puis en juger sur une lecture assez superficielle, j'en rapporterais l'avantage à trois points principaux : une meilleure connaissance de notre vieux domicile et de ses habitants;plus de sûreté sur des mers qu'il a parcourues la sonde à la main et plus de correction dans nos cartes géographiques. Bougainville est parti avec les lumières nécessaires et les qualités propres à ses vues : de la philosophie, du courage, de la véracité; un coup d'oeil prompt qui saisit les choses et abrège le temps des observations; de la circonspection, de la patience; le désir de voir, de s'éclairer et de s'instruire..
Haut les coeurs, les nouveaux Bougainville!
Gala
Bon, je continue après une mauvaise saisie du code me permettant de vérifier que je ne suis pas un robot!!!
Diaporama superbe! Incroyable le nombre de carcasses / épaves de voitures anciennes croisées sur votre route. Là où nous croisons des ruines romaines, vous croisez des ruines industrielles :)
Merci de la photo du train de fret que je ne pouvais évidemment pas rater!!!
Gala
@ Gala
- Tu devrais finir par ouvrir un blog "Littérature". Le voyage ne se trouve pas dans les livres mais sur la route. Même quand on se perd si tu vois ce qu'on veut dire... ;-)
- Perdu, ce n'est pas la bonne chanson. Essaie encore.
- Oui pour les ruines Chacun son histoire... que veux tu ils n'ont pas eu le temps de construire de châteaux, Mais on trouve ça sympa et très en rapport avec cette route mythique de la traversée des USA.
Pour la chanson, je dirais "Au Clair de la Lune" ... Pour les photos , je dis superbe surtout celle de votre arrêt à Seligman: les deux vélos chargés et on peut dire, futuristes, dans ce décors de Cow Boy: énorme le contraste ! Sur les photos, on ne ressent pas le côté Venteux de votre récit ...On a vraiment l'impression qu'on est en été (bientôt) et que tout est calme... Très amusant ta façon de narrer , très agréable , on en redemande ! Au fait, les béquilles n'ont pas trop souffert après la chute des vélos et surtout la plaque d'alu en 6 m/m ??!?...///
Laurent
#Laurent
Bravo! C'est bien au clair de la lune qu'Anne-Marie chante aux petites.
Pour le vent, chaud, chaud bien qu'il fut froid. Ce matin nous sommes à Valle et même à pied on se fait bousculer par ce pu.... de vent. Ce soir on devrait être au grand Canyon!
You know... reading is dreaming with open eyes!
Gala